Retour sur l’événement « Mesurer son impact social, économique et environnemental » organisé par Initiatives Durables le 17 février 2022 chez Sérue Ingénierie à Schiltigheim, et qui a rassemblé 35 participants.
Retour sur l’événement « Mesurer son impact social, économique et environnemental » organisé par Initiatives Durables le 17 février 2022 chez Sérue Ingénierie à Schiltigheim, et qui a rassemblé 35 participants.
Le mot « comptabilité » peut éveiller des craintes… que penser alors de la triple comptabilité, trois fois plus compliquée ?
Comment valoriser l’immatériel ? Est-ce qu’au sein d’une entreprise, tout peut être quantifiable monétairement parlant ?
Nos deux intervenants, Jean-François VIrot-Daub directeur général de Citiz Grand Est et Steeve Ambiehl expert comptable chez Cinq Plus, ont présenté la méthode de la triple comptabilité et répondu à ces questions. Voici une synthèse des échanges.
La triple comptabilité est un concept de méthode comptable qui ajoute au principe de performance économique, les performances sociales et environnementales en élargissant les principes comptables au capital naturel et humain, afin de le valoriser et le protéger.
Cette double évolution de la comptabilité amène à évaluer et mesurer la valeur créée ou détruite d’une entreprise sur la société et son environnement à travers les trois piliers du développement durable. Pourquoi est-il important de s’y pencher dès maintenant ? Dans un premier temps dans le but de faire évoluer son modèle d’affaires et s’assurer un avenir économique durable, mais aussi pour piloter sa démarche RSE avec des objectifs et des indicateurs précis. Dans un second temps afin de s’adapter à la constante évolution des règlementations amenant de plus en plus d’entreprises à être concernées.
Nos deux intervenants ont souligné le fait que certains éléments manquent souvent de figurer dans les bilans comptables classiques. Même si les structures dégagent de la valeur extra-financière, cela reste invisible.
La triple comptabilité vient alors compenser ce manque en prenant en compte les externalités négatives et positives de l’activité de l’entreprise.
Pour Steeve Ambiehl, il s’agit avant tout de donner un nouveau sens au métier d’expert-comptable et de contribuer à la pérennité des entreprises dans l’écosystème malgré la fragilité de l’économie.
L’objectif est de mettre en place une démarche de performance extra financière en communiquant de manière transparente, en se demandant quel est réellement la valeur de son entreprise, dans quelle économie voudrait-on s’inscrire et quels indicateurs seraient pertinents dans le bilan comptable. L’essentiel est de mener un travail collaboratif avec toute l’entreprise, mais aussi avec les parties prenantes en leur communicant l’avancement avec transparence.
Ainsi, le calcul des différents indicateurs doit se faire tout au long de l’année. Cependant, de nombreuses difficultés inhérentes aux indicateurs surviennent bien souvent. Par exemple l’indicateur de sobriété numérique, la qualité de vie au travail ou encore l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle peuvent être difficiles à mesurer, ce qui génère parfois des frustrations.
Quant à Jean-François Virot-Daub, il a témoigné de son expérience à la suite de la mise en place d’un diagnostic triple empreinte. Grâce aux conseils de notre chargé de projets RSE Nicolas Heintz, Citiz a fait appel au cabinet de conseil Goodwill Management. L’analyse a été effectuée suivant la méthodologie de triple empreinte de l’entreprise qui mesure de façon extra-financière et financière, le capital immatériel de l’entreprise. L’objectif est de mettre en évidence les efforts faits par l’entreprise, car ces derniers sont parfois peu valorisés. Mais c’est aussi un moyen d’identifier les points de fragilité afin de travailler dessus et s’améliorer. Même si l’exercice à ses limites car les différentes méthodes existantes ne sont pas encore uniformisées, Jean-François Virot-Daub incite vivement les professionnels à creuser ce sujet dans leurs entreprises.